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A Filipino woman who arrived from Syria |
Le mois dernier, SCEME dénonçait le « sponsorship ou Kafala system », mécanisme autorisant une personne d’origine étrangère à venir travailler au sein d’un pays (Liban, Syrie, Pays de la Coopération du Golfe…) à condition que celle-ci soit complètement liée à son employeur ( Il s’agit d’une tutelle poussée à l’extrême, pouvant donner lieu à de nombreux abus tels que la confiscation de passeport, le confinement forcé, le non-paiement des salaires…).
Aujourd’hui ce système doit d’autant plus être condamné, car il empêche les travailleurs migrants et notamment les travailleuses domestiques de quitter la Syrie, les condamnant dès lors à rester au milieu d’un conflit dont l’intensité ne faiblit pas, et ce malgré le cessez-le-feu imposé par les Nations Unies.
Si la situation catastrophique en Syrie est actuellement montrée du doigt par la scène internationale, qu’en est-il de la situation des travailleuses domestiques émigrées au sein du pays ? Elles n’ont pas disparu avec le conflit, bien au contraire. D’origine philippine pour la majorité d’entre elles, elles se retrouvent confrontées aux violences et aux combats de manière quotidienne. Certes, un décret syrien est entré en application au début du mois afin d’interdire aux travailleuses philippines d’entrer dans le pays. Mais cela n’arrange en rien la situation de celles toujours sur place. Une ONG Philippine estime que sur 17000 travailleuses domestiques, seules 2000 ont eu la chance d’être rapatriées depuis le début du conflit.
Deux problèmes ont été soulevés :
– Lorsque le conflit a éclaté, le gouvernement philippin n’a pas pris les mesures nécessaires afin de mettre en place un plan d’évacuation et assurer le rapatriement de ses ressortissantes.
– Le système du Kafala oblige les travailleuses à recevoir l’aval de leurs employeurs pour pouvoir quitter le pays. Or, ces derniers refusent la plupart du temps de donner leur consentement, empêchant les travailleuses de quitter leur emploi et par conséquent le pays.
Encore une fois, le système Kafala prouve son manque d’humanité. Empêcher une personne de partir, la retenir de force et mettre ainsi volontairement sa vie en danger constitue clairement une violation des droits humains. Qu’en est-il de la liberté de mouvement ? Les travailleuses doivent avoir le droit de quitter un travail et un pays librement, sans avoir besoin de quémander une quelconque autorisation, particulièrement lorsque ce pays est plongé dans une guerre civile de telle intensité. Il est plus que temps d’abolir ce système rétrograde, déjà responsable de la mort de plusieurs travailleuses domestiques en Syrie.
Domestic workers caught in Syrian crossfire because of the sponsorship system
A month ago, SCEME raised awareness about the “sponsorship or Kafala system”, that means that expatriate workers can only enter, work, and leave a country with the assistance or explicit permission of their sponsor or employer, who is a local in the country. He is responsible for their visa and legal status. Today, human rights advocates are demanding reforms to this system that has left many migrant domestic workers in Syria with no place to run.
The situation of the maids within the Syrian territory is simply catastrophic. The majority of them, of Filipino origin, are trapped in the war zone, struggling to stay alive. A 40-year-old woman, who tried to flee Homs to seek shelter at the Philippine Embassy in Damascus was killed after being hit by stray bullets. A Syrian decree banning Filipino migrant domestic workers from entering the country went to effect at the beginning of April, but thousands of Filipino women are desperately looking for a way to get out.
Migrante International, a Filipino labour rights organisation, estimates that on 17000 Filipino migrant domestic workers, only 2000 have been repatriated since the beginning of the conflict last year.
Two problems can be highlighted:
– First of all, when the violence broke out in the country last year, the Filipino government didn’t take the necessary measures to set up an evacuation plan and insure the safe repatriation of its nationals. “As a result, several Filipino migrant domestic workers have served as collateral damage due to the Philippine government’s wait-and-see policy.” said John Leonard Monterona, Middle East coordinator for Migrante International.
– Second of all, the “sponsorship” system obliges domestic workers to receive the approval of their employers to be able to leave the country, and most of the time, they don’t allow them to leave. Without this final issuance, the Filipino women can’t exit the country.
Once again, the “Sponsorship” system proves its non-sense, showing a true lack of humanity. Preventing a person from leaving and putting voluntarily its life in danger clearly constitutes a violation of human rights. Migrant workers must have the ability to quit and leave the country freely, without any “sponsor” consent, without begging for any authorization, especially when this country is drowning in a civil war of an unprecedented intensity. It’s more than time to abolish this system that is already responsible for the death of several domestic workers in Syria.